La planète devient un jeu merveilleux avec un sculpteur


La planète devient un jeu merveilleux avec un sculpteur 

Pénétrer dans le monde des sculptures de Maurice Demers, c’est voyager dans le temps. C’est vivre le monde de demain. C’est aussi voir de ses yeux des appareils et entendre des sons que la télévision nous faisait connaître comme de la fiction.
Dans son atelier du 6613, de la rue Saint-André, au troisième étage, Maurice Demers réalise en ce moment sa deuxième exposition, comme sculpteur. Celle-ci pourtant sort des sentiers battus. Alors qu’au Gobelet, il y a dix mois, il exposait des sculptures insolites, c’est tout un monde fabuleux et inconnu qu’il nous ouvre aujourd’hui.

À compter de mardi, le public sera invité à participer à l’exploration de la planète Futuribilia à son atelier. Cette participation se poursuivra ensuite, du lundi au vendredi, de 14 à 17 heures et de 20 à 22 heures. Le samedi, cette participation sera possible de 14 à 17 heures seulement.

Maurice Demers réussit, avec cette exposition-participation, sept années de recherches. Entre sa première sculpture, un crâne monté sur bois, et sa sonde qui fouille une partie du sol de la planète Futuribilia existe une évolution marquée par la recherche.

Avant même de pousser la porte qui ouvre sur le monde fantastique de Futuribilia, chaque participant peut faire une option politique en actionnant le contrôle de deux chaînes, mais gardons là-dessus un peu de mystère. Ensuite, il faut enlever ses souliers pour chausser des pantoufles de papier. Alors là, chacun peut être admis sur la planète Futuribilia.
L’atmosphère de la planète ressemble à celle de la terre. Son environnement diffère toutefois. Il est constitué de matériaux industriels modernes. Le participant est aussitôt baigné de jeux de lumières et de sons. À son gré, il peut choisir de monter à bord d’un vaisseau spatial ou à bord d’une capsule. Dans celle-ci, il revivra les angoisses des départs qu’ont connues les astronautes, alors que la capsule s’élèvera du sol. À bord du vaisseau spatial, le participant peut également contrôler un robot. Ailleurs, une sonde fouille le sol de la planète.

Après avoir vécu dans le monde de l’avenir, le participant passe dans une pièce de méditation. Au centre, une table marquée de deux mots qui décrivent bien le monde actuel. Sur cette table, on peut monter debout ou s’allonger.
Quand on sort de l’atelier de Maurice Demers, il faut quelques instants de relaxation avant de reprendre le volant d’une automobile. Les minutes passées sur la planète Futuribilia et dans la chambre de méditation vous ont fait oublier le monde dans lequel nous vivons...

Mais je ne peux pas pour autant oublier de mentionner l’équipe qui a aidé le sculpteur Maurice Demers à réaliser l’exposition : Robert Keeping, Gaétan Desbiens, René Demers, Claudette, Brian McInnes, Luc Desbiens.

Guy Sarrazin
Dimanche-matin
17 mars 1968, p.61